Nous sommes restées longtemps sous les étoiles avant de s'en aller. Nous sommes restées contre le chien,
Nous sommes restées dans la neige sur le chemin du restaurant. Quelques semaines après je marche sur quelques kilomètres le long de la ligne de tramway, je seul, je réfléchis. Par le vitrage sans teint d'un bureau vide, le miroir renvoie l'image de ma robe, silhouette bancale, pieds fléchis vers le centre de la terre, tête relevée parce que je vaux plus que n'importe quel pronom.
J'ai un peu oublié où se trouve l'été, l'automne, en fait c'est toutes les saisons, c'est un espoir étoile qui brille dans tous les horizons. De partout, dévisager le monde, l'immensité, l'intensité du monde, cet univers sans toi où j'évolue sans désaimer. Composer une musique où j'espère encore poser ma tête contre ton cœur en corps.
Un puzzle de vie se réaffirme solitaire, mais au fond c'est bien tellement vital de vivre pour soi-même. Cette liberté je la prends à bras le corps, le champ des possibles est grisant et effrayant. Au bord d'une petite falaise, mes ailes naissantes tentent de battre quand même, peut être qu'il faut que l'on pousse un peu, un peu que je glisse, que je dérape contre les pierres, jusqu'à savoir correctement voler jusque la mer. Je ne marcherai alors pas des jours jusqu'à toi, mon chemin s'arrête à Douvres, je refais demi tour. Regard retord jusqu'à Etaples, je prends à bras de l’œil l'ensemble de la terre, elle s'offre toute entière, du détroit de Béring jusqu'au Golfe d'Aden. Cette liberté nouvelle,je la prends aussi, écoute ton cœur qui la préfère à moi, écoute le donc si parfois je suis là, si ton bonheur continue de se ponctuer de moi, de la musique au petit matin, de faire l'amour, faire l'amour en te gardant dans mes bras jusqu'au petit matin Du petit matin dans tes bras à te faire l'amour, l'amour avec mes yeux avec mes mains mon cou mes attaches, mon essaim.
Je ne suis pas temporaire, ni la fille d'une nuit
Je vaux tellement une existence entière.
De partout poser mes yeux sur l'univers qui se démêle
Dehors, l'été sans va, les oiseaux se dégrafent de la terre
Plantés vers le soleil