Mon cœur coupé en deux, pomme
ouverte dont le trognon pourrit désormais dans ta peugeot 107 en
périphérie de Valenciennes. Mon cœur trône sur le plan de travail de la
cuisine, à coté des poivrons hachés et des petits oignons. Garde les
morceaux, de toute façon, le reste part à la benne. Je nous ai
recroisées sur cette place qui portait dans son nom del sol et
c'était vraiment le soleil dans ma vie. Je ne nous voyais pas dans
l'éternité mais je pensais qu'on allait faire un certain chemin
ensemble. Tu te moquais doucement de moi, mais tu sais, on ne se
rencontre qu'une seule fois.
Un
goût très amer monte dans ma bouche quand je me souviens de ton dernier
baiser sur le chemin de la gare de Montpellier-Saint Roch. Depuis tu
n'as fait que perdre en sincérité. Depuis je me démunis. Il n'y a eu que
des virus humains qui me sont montés dessus, il n'y a eu que
des bacilles avides de mon système tout vide. Il n'y avait rien en moi
nulle part; il n'y a eu que des inconnus que je n'avais pas envie de
connaître autant que toi. Je n'ai vécu dans ce désert sentimental que
dans l'espoir de te retrouver.