C'est comme si la nuit ne tombait plus et que le soleil avait décidé, de façon tyrannique, de m'inonder de lumière et de désir. Les montées d'escalier sur les pentes se font plus douces, le corps plus offert. Un répit de quelques jours s'installe en moi. Puis elle est revenue, et depuis je ne cesse d'être hypnotisée par cet être revitalisé. Naturalisé à nouveau. A nouveau dans mon nid brûlant et moite. A nouveau dans mon lit de bruyères et de bruits de la ville.
La chaleur de l'été s'installe dans l'ancien appartement, l'espace se gagne plus difficilement, le ventilateur des années quatre-vingt ne prévient en rien la moiteur contre la nuque et le coussin mouillé. Quelque chose se fini d'un autre coté: l'année, que je ne veux plus évaluer, parce que le perfectible n'existe pas. Le quatre juin je venais la voir, j'avais cette robe jaune soleil dos nu, comme ma mère avait une robe jaune quand elle était au Moulin Joli à la fin des années soixante-dix. Mon âge se rapproche désormais de son âge à elle quand elle fumait sur cette chaise, et c'est étrange de le savoir. Quand je suis venue la voir dans ma robe jaune, il n'y avait pas de romance. L'odeur de l'hopital, si inhospitalière, investissait ma poitrine. Les escaliers se faisaient raides, les couleurs m'étourdissaient: l'étage des cigales, l'étages des autres, l'accueil. La chambre du patient. Tout ce vocabulaire de l'attente, de la maladie, puis de l'attente.
Ma robe jaune, je l'avais repassée méticuleusement avant de venir. Puis nous nous sommes froissées d'anxiété, de bonheur maladroit, puis d'anxiété encore. Sous la tendresse témoignée, qu'est-ce qu'il y a? Sous la tendresse il n'y a pas que de la tendresse je crois. Un mois suffit-il à refondre la ferveur, lisser les bords. Faire passer la douleur. Nous cueillons des fleurs, et des cerises. Je mange ta bouche comme si j'avais peur de ne jamais la retrouver, jamais.
L'amour ne devrait jamais faire oublier la liberté d'être uniquement, si simplement, soi, en entier. Jamais.
La chaleur de l'été s'installe dans l'ancien appartement, l'espace se gagne plus difficilement, le ventilateur des années quatre-vingt ne prévient en rien la moiteur contre la nuque et le coussin mouillé. Quelque chose se fini d'un autre coté: l'année, que je ne veux plus évaluer, parce que le perfectible n'existe pas. Le quatre juin je venais la voir, j'avais cette robe jaune soleil dos nu, comme ma mère avait une robe jaune quand elle était au Moulin Joli à la fin des années soixante-dix. Mon âge se rapproche désormais de son âge à elle quand elle fumait sur cette chaise, et c'est étrange de le savoir. Quand je suis venue la voir dans ma robe jaune, il n'y avait pas de romance. L'odeur de l'hopital, si inhospitalière, investissait ma poitrine. Les escaliers se faisaient raides, les couleurs m'étourdissaient: l'étage des cigales, l'étages des autres, l'accueil. La chambre du patient. Tout ce vocabulaire de l'attente, de la maladie, puis de l'attente.
Ma robe jaune, je l'avais repassée méticuleusement avant de venir. Puis nous nous sommes froissées d'anxiété, de bonheur maladroit, puis d'anxiété encore. Sous la tendresse témoignée, qu'est-ce qu'il y a? Sous la tendresse il n'y a pas que de la tendresse je crois. Un mois suffit-il à refondre la ferveur, lisser les bords. Faire passer la douleur. Nous cueillons des fleurs, et des cerises. Je mange ta bouche comme si j'avais peur de ne jamais la retrouver, jamais.
L'amour ne devrait jamais faire oublier la liberté d'être uniquement, si simplement, soi, en entier. Jamais.