Grenoble, Garder l'éclat de ton regard dans le gris pré nuptial
Un degré avant neige, coursive vingt-deux bâtiment C
Arlequin nord, milles murs et milles escaliers.
Faire banlieue buissonnière un jour sur deux, me rompre les os entre ces cathéters immenses et cimentés. Je ne sais pas aller en cours toute la journée, toute la journée me fondre dans cette jungle humaine, leur parler. Je préfère les ballades entre les arbres qui sortent des fenêtres, les petits ponts suspendus entre les allées, les bâtiments qui s'enchevêtrent, les salles de bains à l'air libre, les loubards, la Villeneuve oubliée, les tags sur les flancs, les hanches du quartier abruptes et tatouées. Le manque et l'angoisse se côtoient, on sent que c'est l'hiver et que ça pue l'exil, et puis que je me suis plantée de ville. Une furieuse envie de rentrer m'emporte à bout de bras. Ce que je fais ici, je ne sais toujours pas. La vie est mieux quand elle est avec toi, que tu sers du champagne un lundi sans raison mais qu'il y en aurait mille. Quand tu joues avec la corde, avec mes cheveux, avec mes mains. Au fond des cercles creusés dans les murs de refend je me défais. La nuit tombe vite, la fête est loin. Il ne reste que les reliefs de repas pour les chats dans le petit parc mort de la Cité Arlequin. Le bruit d'une fusillade, l'odeur des joints fumés avec quelques inconnus au fond d'un local noir, en attendant que les fous-furieux passent. Les chansons italiennes fredonnées par un certain Khaled édenté au sourire de mon père. Une bière prise au hasard devant la salle d'attente du dispensaire de la rue Constantine. Je n'ai plus de quoi payer le laboratoire. Grenoble pauvre et salie par la neige envahissant les rues. Ça sent l'exil, mais je préfèrerai être ailleurs. Le long de la Costa Brava.
Un degré avant neige, coursive vingt-deux bâtiment C
Arlequin nord, milles murs et milles escaliers.
Faire banlieue buissonnière un jour sur deux, me rompre les os entre ces cathéters immenses et cimentés. Je ne sais pas aller en cours toute la journée, toute la journée me fondre dans cette jungle humaine, leur parler. Je préfère les ballades entre les arbres qui sortent des fenêtres, les petits ponts suspendus entre les allées, les bâtiments qui s'enchevêtrent, les salles de bains à l'air libre, les loubards, la Villeneuve oubliée, les tags sur les flancs, les hanches du quartier abruptes et tatouées. Le manque et l'angoisse se côtoient, on sent que c'est l'hiver et que ça pue l'exil, et puis que je me suis plantée de ville. Une furieuse envie de rentrer m'emporte à bout de bras. Ce que je fais ici, je ne sais toujours pas. La vie est mieux quand elle est avec toi, que tu sers du champagne un lundi sans raison mais qu'il y en aurait mille. Quand tu joues avec la corde, avec mes cheveux, avec mes mains. Au fond des cercles creusés dans les murs de refend je me défais. La nuit tombe vite, la fête est loin. Il ne reste que les reliefs de repas pour les chats dans le petit parc mort de la Cité Arlequin. Le bruit d'une fusillade, l'odeur des joints fumés avec quelques inconnus au fond d'un local noir, en attendant que les fous-furieux passent. Les chansons italiennes fredonnées par un certain Khaled édenté au sourire de mon père. Une bière prise au hasard devant la salle d'attente du dispensaire de la rue Constantine. Je n'ai plus de quoi payer le laboratoire. Grenoble pauvre et salie par la neige envahissant les rues. Ça sent l'exil, mais je préfèrerai être ailleurs. Le long de la Costa Brava.