Grenoble-Nantes
Passer des Alpes à l'océan, prendre l'avion
Descendre à flanc de falaise Sainte-Marie-sur-mer en talons
Plonger dans l'Atlantique à 13 degrés
Puis le vent chaud sur ma peau brûlée.
La maison borde l'Erdre, c'est l'odeur des vacances, c'est un paradis vert où l'on court dans la brise on fait du canoë, des piques-niques et où l'on marche à pied. Les quais sont faits d'herbes où s'allonger, les maisons ont des terrasses blanches où l'on s'imagine déjà petit-déjeuner. Grenoble st loin, l'avion m'emporte à bras le corps à l'autre bout. D'un coup il est quinze heures à Nantes, quartier Foch-Cathédrale. Sémantique habituelle Foch femme fatale.
Je me retrouve à prendre un verre près de la Préfecture, bâtiment solennel et à la fois doucement provincial, Les stations de tramway ont des noms de nobles oubliés, et il y assez de parcs pour tous les week-ends de l'année. J'aimerais qu'on s'y installe tout de suite, qu'on découvre la meilleure crêperie, et tout l'arrière pays, Une vie à refaire. Loin des paysages industriels qui défilent sur la ligne Lyon-Saint Étienne-Le Puy, loin des montagnes de l'Isère, de cette ville si inhospitalière où je suis toujours en quête d'un endroit pour dormir, où l'on dirait que le bonheur me tourne le dos, loin de Lyon désertée.
Pourtant les fontaines sont toujours belles, et les terrasses toujours animées sur le Rhône illuminé, les collines sont celles d'une ville antique démantelée par le temps, l'amphithéâtre est plein, je repense à cette vie antérieure vers Lyon 8ème le quartier des Etats Unis et ses murs peints. Presque tout le monde est parti.
Moi-même entre deux trains, je vois Lyon au lever de soleil, et à son crépuscule, mon corps subsiste ici en pleine gare: Part-Dieu vide au petit matin, plongée dans le noir un dimanche à minuit, bondée le vendredi soir quand les enfants repartent à Saint-Étienne, les veilles de jours fériés avec ces vacanciers pour Montpellier et Marseille Saint Charles. Le mercredi à sept heures et demi, le café noir au pub, de la gare de Grenoble. Et puis le train de 9h07 arrivée Givors-Ville en face mon chantier et de ce plein soleil. Mon corps dans toutes les gares.Ailleurs mon cœur, le tout perdu entre deux rails.
Sa chambre ressemble à un hôtel de vacance, les oiseaux chantent juste au réveil, je n'en crois pas mes oreilles. Le jardin est envahi d'herbes folles c'est Brocéliande, la forêt hercynienne. Le temps est arrêté et tout est primitif. Je baigne dans l'Atlantique entre quelques rochers, il n'y a que l'horizon et l'eau froide, le goût des marais salants. L'odeur, toi sur ma bouche. La chaleur du printemps juste naissant dans le Château des Ducs de Bretagne. Il peut pleuvoir si je suis dans tes bras, sur ces petits bateaux le long de la Loire, sur ces jardins le long des quais, l'Ile de Versailles. J'aimerais qu'on s'y installe tout de suite, ici comme ailleurs ou plus au Nord, tisser la vie heureuse, j'aimerais t'apprivoiser mieux qu'entre deux panneaux gris deux horaires. Que tout soit encore vert, qu'il pleuve contre ton corps, qu'à l'horizon de la côte de Jade, Pornic et ses falaises, le petit port de plaisance, le caramel beurre salé, les algues vertes, les petits poissons doux, soient ce Semper virens, racines de bonheur, jusque dans cet express régional pressé.
8765, Saint Étienne Chateaucreux, Rive de Gier.
Je me retrouve à prendre un verre près de la Préfecture, bâtiment solennel et à la fois doucement provincial, Les stations de tramway ont des noms de nobles oubliés, et il y assez de parcs pour tous les week-ends de l'année. J'aimerais qu'on s'y installe tout de suite, qu'on découvre la meilleure crêperie, et tout l'arrière pays, Une vie à refaire. Loin des paysages industriels qui défilent sur la ligne Lyon-Saint Étienne-Le Puy, loin des montagnes de l'Isère, de cette ville si inhospitalière où je suis toujours en quête d'un endroit pour dormir, où l'on dirait que le bonheur me tourne le dos, loin de Lyon désertée.
Pourtant les fontaines sont toujours belles, et les terrasses toujours animées sur le Rhône illuminé, les collines sont celles d'une ville antique démantelée par le temps, l'amphithéâtre est plein, je repense à cette vie antérieure vers Lyon 8ème le quartier des Etats Unis et ses murs peints. Presque tout le monde est parti.
Moi-même entre deux trains, je vois Lyon au lever de soleil, et à son crépuscule, mon corps subsiste ici en pleine gare: Part-Dieu vide au petit matin, plongée dans le noir un dimanche à minuit, bondée le vendredi soir quand les enfants repartent à Saint-Étienne, les veilles de jours fériés avec ces vacanciers pour Montpellier et Marseille Saint Charles. Le mercredi à sept heures et demi, le café noir au pub, de la gare de Grenoble. Et puis le train de 9h07 arrivée Givors-Ville en face mon chantier et de ce plein soleil. Mon corps dans toutes les gares.Ailleurs mon cœur, le tout perdu entre deux rails.
Sa chambre ressemble à un hôtel de vacance, les oiseaux chantent juste au réveil, je n'en crois pas mes oreilles. Le jardin est envahi d'herbes folles c'est Brocéliande, la forêt hercynienne. Le temps est arrêté et tout est primitif. Je baigne dans l'Atlantique entre quelques rochers, il n'y a que l'horizon et l'eau froide, le goût des marais salants. L'odeur, toi sur ma bouche. La chaleur du printemps juste naissant dans le Château des Ducs de Bretagne. Il peut pleuvoir si je suis dans tes bras, sur ces petits bateaux le long de la Loire, sur ces jardins le long des quais, l'Ile de Versailles. J'aimerais qu'on s'y installe tout de suite, ici comme ailleurs ou plus au Nord, tisser la vie heureuse, j'aimerais t'apprivoiser mieux qu'entre deux panneaux gris deux horaires. Que tout soit encore vert, qu'il pleuve contre ton corps, qu'à l'horizon de la côte de Jade, Pornic et ses falaises, le petit port de plaisance, le caramel beurre salé, les algues vertes, les petits poissons doux, soient ce Semper virens, racines de bonheur, jusque dans cet express régional pressé.
8765, Saint Étienne Chateaucreux, Rive de Gier.