Archive for mai 2010

Karma Kode

11 mai 2010 Comments Off

Plus que quelques heures avant d'avoir le même sourire que cette photo de moi dans ce codex amoureux noir et blanc où j'étais ton plus beau problème. J'ai de moins en moins d'argent et de plus en plus de bonheur. Bientôt on ouvrira du champagne encore une fois pour cet avenir renouvelé pour un temps, ces désirs, pas plus d'idéaux, pas plus de vingt-trois ans.

Underneath

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Dès l'aube la pluie battante résonne à l'intérieur. Le corps abîmé dans les draps, tourné sur lui-même dans cette solitude vide et désagréable. Ce soir, attends moi dans l'impasse, l'eau coulera sur tes vitres, mon visage, mes mains, mes subdivisions. On dormira dans la voiture ou sous la tente, on roulera sur l'autoroute sous l'averse grondante et dans la nuit, la musique et le calme un peu étrange des conversations du corps, des arbres sous le vent, je frémis doucement. Il me reste quatre jours à vivre, je ne sais pas où on pars, je ne compte plus vraiment. Tu me portes loin du monde, à Tunis, à l'autre bout du monde. Yeux clos, mon sommeil est si calme contre toi. Je ne compte plus, vraiment.

Au Lointain

7 mai 2010 Comments Off

Encore un quai de gare dont je prends l'habitude, une ivresse d'un soir, une nuit familière. Les tableaux de Warhol au mur, surtout celui central, murmurent toujours les même injonctions tacites, incartades à l'univers. Une envie d'arrêter la machine s'impose, ce n'est pas le moment, la production est lente, l'ouvrière est distraite. Le petit jour pointe, j'ai envie de nature, d'escapade et de mer.

Quand viendra le moment de se défaire du monde? Je me débats je me débats.

Cinq Juillet à l'intérieur

4 mai 2010 Comments Off

Vingt-huit

Il me faut quelques heures pour vraiment rater deux fois l'entrée de Grenoble et prendre les embouteillages ,deux fois encore avant d'abandonner la voiture dans une station service et de courir au premier tram. Il est à peine huit heures, on roule depuis l'aube. Le soleil perce tout sur son passage. Cette chaleur d'été ,soudain déshabillé, me fait vivre encore plus.

La vie est un grand trou, bouillant comme une promesse. Tout est immense et noir et je suis toute petite: de l'habitacle à la cour intérieure, tout est bien inconnu, mais pour si peu de temps. Dans un couloir s'impatientent des garçons en cravate et des filles essoufflées de paraître. Je suis mal boutonnée, ma chemise me serre aux seins, mes cheveux longs s'emmêlent, au fond, je fais grande impression, Vous êtes fiers de moi. On dirait ces rêves où le flou est tout mauve, et tout paraît facile et abondant.


Quand je te retrouve sur le quai, je me demande si ce sourire si beau est mon amour, vraiment. Si j'ai tant de chance que ça. Et tant qu'à seulement rêver, autant vivre quand même. Il y a tant de bonheur qu'une partie de moi tremble, l'autre rit de bon coeur. Il y a des fortunes qui sont presque au dessus de l'avenir, supérieures à la peur. Puis cent ans de malheur contre
une seule nuit avec toi, je prends. Le grand procès des sentiments me condamnait dès le début à aimer à l'aveugle et à donner à sang. Et quand tu sors du train, et que moi je reviens et multirécidive, infatigable à toi.


Suite opus, Plan Hiver 2.

L'odeur de Tunis est partout, la pluie arrive après. Et avec le froid et le triste novembre en mai, c'est comme si le gouvernement avait aussi décidé de supprimer l'été. A Berne aussi le temps est un peu sale, pas autant que sur ce quai de gare. Tu me dis que bientôt c'est notre tour et que je ne dois pas savoir quelle destination prendra mon kidnapping improvisé ce mercredi douze mai. Et moi je sens déjà l'odeur de la mer, et de la nationale, de l'herbe sous la rosée, de la nuit et de la liberté volée au quotidien si gris.