Archive for juin 2010

étoile

30 juin 2010 Comments Off

Fourvière

Je n'ai plus peur de rien et je file à l'aveugle
Astre fou d'amour
Au-delà de la nuit,
entre deux pianos téléguidés
Je vogue sans feux arrières en mode cœur comète
A la recherche d'un firmament, aussi loin que possible

Repousser l'atmosphère
du bout d'une seule artère:
Il n'y a qu'une seule étoile


Paris errant

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La place de la Bastille noire de monde, le corps contre un mur bleu ceint d'une insolation étrange, et d'une paralysie nerveuse. Tout le week-end tu te demandais comme moi ce que nous faisions ici à Montreuil dans cet appartement plein de bouffe, de silence et de plantes qui me rappellent que je n'ai pas la main verte, que nous mangeons très souvent au restaurant, et que je tisse un nous qui me submerge avec délicatesse. Dans ce quotidien qui n'est pas quotidien.

Paris était comme une poche de veste oubliée par quelqu'un d'autre, pleine de miettes moisies, de papiers sales, d'odeurs rances, dans laquelle ma main se promenait avec précaution par peur de rencontrer une épingle rouillée ou une épine de pin bien acérée. Dans cette ville sans souvenir après six heures de route, dans ce lit sans saveur si ce n'est celle de ta peau, odeur à laquelle je me raccrochais pour me convaincre que j'étais en sécurité, qu'avait-on à voir? Nous aurions pu nous enfouir dans notre monde d'or et de lumières, portée par ton sourire, au lieu de s'étouffer entre deux RER. Tu es mon ancre et ma maison, dès que tu n'es pas là le monde entier n'est que constante remise en question.

Je suis venue à Paris pour une blonde inconnue qui m'avait sauvé la vie un soir de septembre il y a quelque années. Je me souviens de ma robe jaune moutarde toute terne m'arrivant mi-cuisses, de ma poitrine plate et ma respiration sifflante parce que je ne savais plus comment vivre avec moi même. Avec mon café noir à vingt-deux heures et ma mine ravagée tu m'avais dit que j'étais malade mais moi j'avais pas bien réalisé. Où étaient les autres à ce moment là? Les voitures allaient et venaient dans le début de froid, je marchais à pied jusqu'à l'épuisement et il n'y avait personne. Personne n'est là dans l'autodestruction. Il n'y a qu'un long solo où l'on ne souhaite pas se regarder.

Devant quelques lumières à Paris, ma main contre son bras, ma bouche contre son cou, je sais qu'on vit très bien à Lyon, que j'aime les terrasses, la Croix-Rousse, les petits restaurants, le soleil de printemps, le petit matin, Musset et la danse. En attendant, entre deux grands boulevards et un cortège, cette fois ma robe était jaune soleil et elle illuminait le quai, station Nation, onzième arrondissement. Elle n'en revenait pas pour mes cheveux et mon corps refleuri à ce point. Tu sais certains soir je n'en reviens pas non plus parce qu'il a refleuri d'un coup sans prévenir. Et puis j'avais peur de te voir tant le temps a passé. Sommes-nous les mêmes personnes. Cette fille qui ne sait pas ce qu'elle veut faire, qui ne sait pas comment se définir. L'alphabet s'était stoppé quelque part et quand je me retourne, je vois bien qu'il est tard; je me découvre à peine, tant j'ai cherché à me recouvrir d'une autre.


Rendre caduques ces noces barbares d'existences auto-immunes
Réduire le Passé tout maigre face au présent si beau
Où je me réapprends

Que faire du vide

4 juin 2010 Comments Off



Quand je marche sur l'asphalte franco française et que revient l'odeur de la mer au golf du cap Bon en plein hiver, que faire?

Il faut partir et continuer de façonner et de chérir la vie heureuse.
Pendant des heures la détailler, cette existence entre terre et eau salé: des camaïeux de rose du bout des seins aux lèvres, juste un cil oublié, un peu de sable argenté comme l'écume.


Quand je ferme les yeux sur ce panorama tout gris, je nous revois, insulaires à tout, sans port et sans attaches; sinon ton image d'Ange ancré à mon Autel, statue de sel et de lumière. La mer était comme le bonheur, infinie. L'eau froide montait sur mes seins par vaguelettes, le soleil était comme ta bouche, et le corps nu et solitaire sur cette plage rendait avide de monde entier. Maintenant que faire du vide. Je me languis déjà.