Archive for 2008

The Wrong samaritan

12 février 2008 Comments Off

photo: Battle Axe - Aeren

Elle vivotte en apparence, elle vit bien au fond, l'âme est vivace le coeur est noir. Sous fond de dépendance et d'alcool elle dit négligeament qu'elle a trouvé la veine, qu'il faut éviter de se faire piéger par l'hopital, elle considère la psychiatrie comme une arme. Pas besoin de couper pour s'enfoncer, on peut aussi arrêter de manger. Après le téléphone, j'allume une cigarette avec la blonde, au dessus de l'étang. Une boite de lysanxia traine derrière, je lui reproche d'avoir changé mais je me demande qui gagne au concours des déchéances. Peut-être Alexis dans sa tombe. Il remporte tout, lui qui m'avait si bien dit "tu finiras par t'en vouloir de l'avoir aimée à ce point" Voilà, c'est à ce point dans cette foutue lumière du jamais plus et dans cette putain de dernière fois. Je t'aime bien tu sais. Mais moi j'aime très mal en général, si tu savais. Je palpe mes os de clavicule en parlant pour me donner de l'assurance, je ne tolère que les amants de moins de six heures, je déteste les femmes qui me rappellent que je n'en suis pas une, les femmes qui ont les cheveux longs, les femmes à bottes, les hommes virils, les sexes forts, les odeurs de viande. J'aime très mal la vie en général.

Plus que trois jours avant Saint-Vincent de Paul. Je compte les heures vers le retour plus que jamais. Tu sais, j'aime encore celle que tu étais, je ne ressens plus rien envers celle que tu es devenue. _Enfant miteuse et ange mitrailleur_. Par ailleurs, on pourrait objecter qu'elle non plus. Je tairais ce week end atroce à Enselvini. Elle attend ma venue avec une impatience sadique, pour savoir si j'ai réussi son examen psychique de remanger de tout en deux semaines. Et là, regarde moi bien Elizabeth, je suis nue complètement nue devant toi plus un bijou plus un bas. Deux semaines plus tard je remange trois repas sans trier sur le volet. Le jour où cette fille semi maudite est revenue j'ai trainé une belle blonde au restaurant comme je m'étais envoyée en l'air le soir de son anniversaire. Regarde moi, de mes jambes à ma bouche, Elizabeth. Je suis major de ma promo avec un record d'absences inégalé et je pars pour la Sorbonne.

Une bouffée, trois bouffées. Je réussis toujours, tout. Jusqu'à m'anéantir. Tu objecteras que je ne suis pas sortie de la Représentation. Je te dirais c'est faux, je pleure désormais, je pleure et je me blesse toujours au même endroit. Parce que le ventre est une matrice étrange et inutile pour une enfant ça tu l'as dit toi-même. Parce qu'il faut bien altérer l'image d'une autre manière si déloger la chair n'est plus d'actualité. Et ça je te le jure _ sur ma mère tiens _ je ne te le dirais pas. Ainsi, j'ai réussi ton test au début et tout raté sur la fin, je me remet à fumer et à tourner en rond le matin pour ne pas rendre le petit déjeuner. Les journées se passent mal, je pense à émigrer. On m'objecte que c'est un délit de fuite, et que celui qui n'a jamais eu envie de partir me jette la première pierre! Quand toutes les rues font mal, que la cité n'est plus qu'une rangée de batiments plus ou moins connus, sélective et squelettique, que faire? Je fais des études d'urbanisme dans une ville qui me rend maladive et mélancolique à toute les portes, toutes les péniches. Que faire dans ce cas?

La blonde écrase sa cigarette sur une carte postale du Nil.

"Bientôt tout sera fini, ce n'est qu'une question de mois et de douloureux apprentissage encore, toujours. Laisse les amants dans ton lit pour une nuit de plus de six heures, embrasse une trentenaire au cheveux longs, laisse la prendre la chaine entre tes seins, en regarder la colombe et dire : c'est un symbole de liberté. Un jour quelqu'un s'est écrié que la vie est longue et il aurait fallu le croire. Ne te demande plus les reins contre le mur et le ventre plein: pourquoi. La dernière fois Inselvini t'a dit "j'ai envie de vous mettre une gifle" elle en avait les larmes les yeux, parce qu'à vingt ans cinquante kilo la vie doit être belle ne serait-ce que par décence envers ceux qui dépassent le quota. Où est cette fille sur la photo le corps alangui sur du cuir qui regarde l'objectif, où est le demi sourire mutin, où est celle qui disait au monde qu'elle allait tout raffler et n'avait peur de rien. La seule chose que tu as remporté cette année c'est toi même _c'est si peu et beaucoup _ mais soit en fière."

Je me suis rassise et demandé si en écrivant pour reposer les yeux de quelqu'un j'allais du bon ou du mauvais coté du chemin.

Le jour où l'on décide de me démanteler

10 février 2008 Comments Off

Saint-Vincent était froid, Inselvini cinglante, je ne m’y attendais pas. Le vent a tourné par surprise, peut-être qu’elle l’avait prévu, je ne sais pas. Je regrette immédiatement d’être venue en pantalon. Vous auriez pu voir ce corps qui se renouvelle, je vous jure que je renverse le tyran en moi, Elizabeth, je me décriminalise, ne dites pas que je n’y arrive pas. Les apparences ne prennent pas. « Cessez d’intellectualiser nos séances. Vous me trompez, vous vous trompez vous-même » Si vous cessiez de m’ériger en despotique enfantine qui boude ses assiettes, peut-être que je le ferais. Je ne te trompe pas Elizabeth, je suis même trop fidèle à ton étiquette de violent épicurisme qui au final me donne des nuits blanches le dos contre le carrelage à m’empêcher de faire vomir et haïr mes parents. Les gourmands sont des esclaves autant que moi, après tout. Cet autoritarisme soudain ne me plait pas. Elle dit que maintenant il faut changer, il faut appliquer ce qui est jusque là intellectuel et au fond désobéissant. Ma peau se floute d’un coup. Je me suis symboliquement multipliée par deux en quelques mois, j’ai retrouvé un poids normal, mais qui êtes vous au juste ici, au milieu de cette pièce étrange, mi salon mi guillotine, pour me dire. J’ai adopté dix mille alimentations dix mille jeûnes, et je sais maintenant que le corps se raidit vers ce qui ne vient jamais, c’est une main tendue en vain. La restriction était mieux après tout sans me remplir je ne ressentais rien. On souligne mon changement de partout, les apparences sont admirables. J’ai retrouvé une photo de moi sur le journal où mon voisin pensait que j’étais gravement malade. Il avait sans doute raison. Pourtant la maigreur ne m’a jamais parue édifiante, et je ne me suis jamais vu maigre. Je n’ai jamais été assez maigre pour. Pour arriver à quoi en vérité. Il faut bien mettre les mots sur les choses, je n’ai jamais été assez maigre pour me tuer.

Un Samedi familial. Parfois nous avons ce besoin de nous retrouver comme deux quidams les mains jointes par du sang bouilli : le père, et ce qu’il reste de la fille. Ainsi nous voilà roulant sous un crépuscule rose fatalement nataliste. La plaine de l’Est est printanière aujourd’hui et la serveuse du bar est jolie. Est-ce que je revis, soudainement ? Peut-être que vous avez vos raisons Inselvini, il ne faudrait pas venir devant Carrier les bras décharnés à nouveau. Mais que fait-on alors car le reste est toujours aussi vacant, l’intérieur est toujours aussi boiteux et souffrant, tu me dis que je suis belle mais ma beauté me démange j’aime m’enlaidir maigrir et ne plus plaire, séduire me dérange. Je ne suis pas une femme tu as raison Elizabeth. Je te disais : « être enceinte, je n’exclus pas, je trouve juste ça étrange. » Elle répond presqu’en souriant : ça vous reste extra ordinaire puisqu’aucun enfant n’enfante. Je suis sortie de Saint-Vincent la rage au ventre. Vas-tu m’apprendre la vie encore ? Elle me demande de remanger normalement parce qu’elle me le demande. Il faut bien revivre par soi même n’est-ce pas, il faut bien faire ces efforts dont tu parlais et qu’au fond je n’ai encore jamais faits. Rester forte c’est beau à dire. Comment te dire qu’en vérité j’ai cette peur intense de me remplir et d’y rester, qu’en quarante cinq minutes je ne peux pas te dire tous les rêves que je fais ni la fatigue qui me prend à la gorge tous les matins. Dis-moi Elizabeth, est-ce le printemps ou l’hiver qui revient ? Je ne resterais pas à Lyon. De partout elle me blesse et me rappelle à l’ordre, tu comprends. On ne peut pas être heureux dans les mêmes lieux de la même façon.

Layali El Ounsi Fi Vienna

2 février 2008 Comments Off

Les jours gelés de janviers te paraissent indéfinis et étirés. Quand s’émoussera la lame de l’hiver, sous quelle chair. Tu as essayé la semaine dernière de vivre lentement mais que faire de ces jours repeints? Ce qui a été fait est encore pâle et absolument beau.

On nait d’un souffle dans la nuit secrète, on peut dire que l’on a été commis. Le crime est parfois différent et bien moins naturel. Ainsi, ce forfait là, originel à chaque fois, c’est le départ d’une série de doutes : Es-tu mon pendant biologique, m’as-tu désiré. Serais-je le même que toi, serais-je à la hauteur du génétique. L’essence d’un destin est-il dans ce mélange d’ADN au fond des draps. L’oreille se tend dans la nuit. J’entends ou crois entendre ce premier cri là, d’une intensité indéfinie. La nuit est minuscule, il y a un calme abyssal qui émeut juste après. Le silence est tel que l’on ne l’a jamais connu dans cette émotion. Le silence est nouveau né. Quelqu’un m’a demandé : pourquoi écrire? Pour écouter ce silence forfaitaire après le cri. C’est ça le son des naissances et des renaissances. Le silence après la douleur. L’expression d’une forme tacite de vie secrète.

En 1932, Oum Kalthoum vint chanter à Bagdad. Au même instant dans son lit de malaria et d’apatride sentimentale, Schwarzenbach écrivait Orients exils. A cette époque une jeune fille au visage de madone grecque chantait pour les Cheikhs. On dit que par jalousie, Oum Kalthoum organisa son assassinat. Elle se nommait Asmahan, fille d’un Prince Druze. Elle aurait pu être Yallé. Le seul chant qu’on retint d’elle fut Layali El Ounsi Fi Vienna, que l’on peut traduire par La mort à Vienne. L’amour puis la mort à Vienne, plus précisément.

Tu as longtemps considéré l’arabe comme une langue rude et acerbe, vestige barbare, tissu rêche. Tu clamais que ce n’était pas le genre de vêtement qui t’appartenait. Qu’une toge aux plis civilisés te revenait de droit, par une filiation florentine de mère, là où l’italien prend souche au plus pur latin. Cultiver une vie française t’as détaché d’un passé naturel, d’un dénuement de la nature que seuls les pays moins marqués par le paysagisme, peuvent encore posséder. De même que par la langue, tu n’as pu que développer une aversion presque occidentalocentrée pour ces femmes aux dents noires et aux visages tatoués. La mère aussi fut une de ces images à la sensibilité exacerbée et au pouvoir magique d’avoir pu s’adapter se couler dans cette culture des syllabes nasales et des glottes arrachées. La vision déformée des femmes vient de là, de ces rites ignorés, du non-dit de la société de l’islam, de cette force mystique de la mère caméléon, de sa force masquée par sa sensibilité. La vision déformée des femmes vient donc de l’inconnu, du caché et du mystérieux. Voilà peut-être ce que tu cherches derrière une hanche duveteuse et une pointe de sein.

Les Oliviers

1 février 2008 Comments Off

Pour guérir on peut devenir Saint Augustin, ou bien construire une maison de ces propres mains. Elle sera au fond de terre loin de la route centrale. Parfois des camions pétroliers roulent à toute vitesse et effraient les bergers. Ce sera l’antre minuscule du souvenir et de la transmission divine. En face, les montagnes, les plateaux qui cachent cette mer d’huile à des centaines de kilomètres. Ici, l’hiver gèle les cactus et la terre jaunie. Et le printemps verdoie d’un coup comme un corsage ouvert d’où jaillissent les jonquilles. Nous serons bien là bas. Il y aura un toit ouvert sur le ciel et le désert. S. disait qu’elle aurait voulu aimer quelqu’un ne serait-ce que pour penser à lui devant un tel assemblage divin. Elle demandait la nostalgie, j’en avais plein.

Tard dans la nuit je me souviens. Elle pleurait au petit matin, elle disait je t’aime, je t’aime, je t’aime et elle pleurait. Elle répétait encore. Je t’aime. Une fin de journée gelée de janvier elle me le murmurait à l’oreille, c’était la première fois. Je me souviens du rouge aux joues que j’ai imputé au froid et ce souffle si doux. Je t’aimais vraiment tu sais. Je sais, je sais, je sais. Je sais sans doute que je t’aime encore toujours comme tu m’as aimée.

Bientôt, nous sortirons du sommeil avec délicatesse, comme auparavant, je prendrais mon thé dans la cour intérieure et irait voir les chèvres. Nous irons cueillir des figues vertes dans le jardin, des pêches mures, et des poires minuscules, des amandes. Sur le terrain sont déjà plantés des oliviers, je me souviens d’un jour où nous avions grimpé une journée durant, enfants, pour aller s’asseoir contre leur tronc corseté. Le vieux grand-père a autorisé la construction et nous a légué cette terre, quoiqu’avec un peu d’avance, il est encore vivant. Sa silhouette de dos se rapproche de la mort. De dos seulement. Qui s’opposerait à un projet qui nous réuni à nouveau, comme jamais en vérité nous n’avons jamais été aussi proches. Revenir. Venir encore. Combien de nuits avons-nous passé sous les étoiles à dormir dans les tapis, à se quitter, se retrouver, reflets d’une sororité plus ou moins consanguine. Bientôt, on mangera du raisin sur le toit avec pour seule vue la nature, les ombres noires des chevaux et des ânes, les sillons creusés d’eau. Et ces dix mille soleils couchants, levants. Ces dix mille silences bénis où nous parlons à voix basse pour ne pas effrayer la nuit. Ce sera une maison en pierre cachée par des ficus biscornus, on l’appellera la Plaie. Au pas de la porte on laissera des lauriers roses, de la menthe fraiche et du genévrier. Derrière les persiennes qui osera nous sortir du monde, qui osera nous mettre à jour. Ote ce paravent, regarde. Assise dans la pénombre, la chambre est de bois et de lin blanc.

Lyon, qu’est-ce pour toi. Une terre de dons et de deuils, une terre d’amour fleuves dont les rives se quittent comme le bateau quittait Gènes dans le soleil d’août. Tu voulais profiter de la piscine d’eau salé sur le pont, tu ne savais pas que certains mourraient pour traverser cette frontière mouvante et floue, dangereusement plate, que l’on assimile au Léthé. Alors Lyon, pourquoi quitter. Les rues me sont si familières que les trottoirs inégaux caressent mes pieds. Il reste ce sentiment d’appartenance à un micro monde injustement dit de taille humaine _ en vérité seuls les étreintes et les bras de l’autre nous montrent tout à coup un espace de taille humaine. Tout le reste est immense, adulte, démesuré. Pourtant on s’en cache, on s’approprie des bouts d’espace, on les agrège on les défait. Jamais on ne va dire que ce n’est qu’une fois dans l’autre qu’on ne se sent plus ni trop petit, ni trop grand ni trop surfait. Jamais on ne va dire je me sens mal hors toi. Hors toi c’est quoi. Le bitume, le vide et le vent froid. Ca on ne se le dit pas.

Tous les matins du monde

30 janvier 2008 Comments Off

Essayer de sortir de l’anorexie, c’est comme essayer de sortir d’une tombe. Le corps refleuri étrangement, ça dérange. Puis on ne sort pas tout à fait, on a adopté une alimentation ancestrale et ségrégative. En 1679, l’aînée de Monsieur de Sainte-Colombe est tombée malade quand Marais l’a quittée. Il est revenu jouer de la viole pour elle et lui fut étonné: « vous souffrez toujours après des années ? » elle lui répondu « Ce qui me fait souffrir ce n’est pas vous mais l’échec du nous, de ce nous d’outre tombe désormais.» Elle se pendit quelques jours après. En 1684 Monsieur de Sainte-Colombe et Marais jouèrent Les Pleurs en souvenir de Madeleine.

Il y a quelque chose qui s’est défait très lentement, ça fait extrêmement mal. Quand j’étais maigre je ne pouvais rien ressentir, ni plaisir ni déplaisir. Avec les jours revient le corps sensible autant que le désir. Les deux me heurtent de plein fouet. Vous aimez l’androgynéité et vous vous étonnez de développer des troubles du comportement alimentaire. Inselvini rit. Pour elle c’est pourtant si clair. «
Je me doutais que mes questions allaient vous retourner et détourner pendant plusieurs jours. » Pas autant que vous ne le croyez. C’est que rien n’est facile, je tentais de sélectionner ce que j’allais dire ou non, ce qui allait être tout d’abord laissé à l’oral, morceaux de vie flottants, ce qui allait être résumé sur un calepin en vue psychanalyste, ce qui allait être écrit sur la fiche en destination du chef de service. Ce qui allait être retranscrit ici, fictionnel et furieux. Je me suis souvenue de notre première entrevue quand vous m’avez dit que ça allait être long et que je devais être sincère et nue. Et vous aviez raison.

Le corps, le putride, le sordide

Comments Off

Un vent bat le pavé de Saint-Vincent. Les salles sont surchauffées les poitrails s'ébouillantent les doigts collés au radiateur, jambes bleuies et dysmorphie, l'hiver nous démange. Tu te souviens qu’au Life can wait il y avait cette brune magnifique à un seul bras. On aurait dit un pur sang arabe amputé après un combat. Elle nouait sa crinière sombre si habilement que le ruban coulissait entre ses doigts, rite magique et naturel. Est-ce que c'est inné par ailleurs, ce membre en moins ? Est-ce que l'absence est de naissance.

Je dors dans la salle d’attente à quatre heures de l’après midi. La chaleur brûle mes joues. Je me demande comment faire pour ne pas avoir cette crasse collée au corps, cette sueur. Le monde entier qui glisse et coule me dégoute, ces humanités. Moins de chair, moins d’humain disait P. Il faut enlever cette sensation d’obésité qui ne se justifie pas. Il faut enlever cette sensation de déchets plein le ventre, cette trinité qui me dénie : le corps, le putride, le sordide.

Tu te souviens, plus ou moins, de tes multiples identités, dans lesquelles tu t'es perdue selon Inselvini. Celle de l'enfant que l’on voulait miracle, celle de l'élève, du surpuissant apprentissage. Tu as aimé les études parce qu'elles étaient pour toi la seule manière de prouver ta légitimité d'avoir été mise au monde. Remise. Et dans ces multiples identités se sont mêlées tours à tours celle de la virginale, de l'amante, de la faiblesse dont tu t'es maudite et dont tu cherche encore furieusement à te débarrasser. A force tu t’es perdue. Quel rôle pour qui. Peut-être le rôle que tu n’as plus, celui de la nudité à la terrasse d’un café. Ils ont détruit la Gargouille, comme ils ont détruit le cinéma Ambiance. A croire que le hasard est bien fait, les murs se démontent, les tôles s’arrachent. Les fondations se défont.

Voilà le pourquoi de cette mutation soudaine et de ce sadisme inégal, à force devenir l'attachante et non plus l'attachée, à te prendre les pieds dans ces fils tissés, ces cœurs lumineux sur le tien ajouré : c’est le Toi qui se soustrait. La pureté est unique. Et c'est aussi cette notion d’unique que tu as cherché à vicier jusqu'à en trahir le sens premier, puisque l'on se mesure tôt ou tard à autrui.

Fragmenter les identités, devenir l’ambigüité, la minorité, embrasser le juste-milieu, cette frange de manteau qui n'est ni le tissu ni le vide ne sont que des compromis te soustrayant à un conformisme dérangeant, à cette forme d’autonomie monotone et désespérante contenue dans grandir c’est divorcer avec soi-même. L’intégralité quant à elle t’a fait dès le début défaut puisque tous les autres sont morts sauf toi. Alors comment espérer être entière un jour. Dès le début tu vois, il te manquait quelque chose. A parler de fragments tu peux enchainer sur cette famille morcelée dans tous les coins, sur ce trio bancal mais fort, tout seul au sixième étage. Qui pourrait se dissoudre si facilement puisqu'il n'y a personne d'autre que vous trois. Parler de cette femme-fragment, hantée elle aussi, qui te fait porter sur le dos cette forme affective et antique de culpabilité.

Inselvini avant de fermer la porte t'enjoint de te mettre à nue, de te décharger de valeur, de ne plus rien à avoir à prouver à personne. "Cessez de porter en vous ces peines qui ne sont pas les vôtres." Vous voyez un jour j’ai pris Sainte Thérèse au mot quand elle disait : Donnez-vous toujours. Ce jour là elle me parlait de transsexualité quand je développais doucement un syndrome de Stockholm à force de m’assimiler.

Lyon est comme une fille belle à en mourir mais à qui tu n’as plus rien dire. L’extrême cruauté de la réalité te blesse. Tu te croyais guérie mais la ville n’a jamais cessé d’être une plaie ouverte. Assise sur les bords de Saône, encore un hiver de plus et je. Je ne sais pas encore exactement comment je ferais, en voilà un problème. Tu as voulu dire à Inselvini combien c'était perdu, puis tu t'es tue. Il était plus facile de parler des éléments les plus factuels de la souffrance que de la souffrance elle-même. Ainsi, quand le coeur te battait aux tempes dans la chaleur de Saint-Vincent, tu as été de ces simplicités distinctes et convaincantes à expliquer ces événements révolus. Il n'y avait néanmoins personne à convaincre. Devant Inselvini tu as adopté la posture de celui qui se ferme, les bras repliés autour corps, la tête contre les genoux et le regard fuyant. En fin de compte c’est toi qu’il aurait fallu épargner. Il n’y avait pas à Saint Vincent des raisons de se protéger.

Conversations IV

28 janvier 2008 Comments Off

_ J'ai laissé quelque chose de moi. Auparavant tu vois, j’aurais dit : on m’a arraché quelque chose, mais là non. On rien dévasté, tout est en état. Comme un appartement que l’on aurait quitté en hâte avant un sinistre. Des poèmes oubliés dans l’atrium de Pompéi en flammes. On a juste réduit, réduit, réduit. Une sève brûlante est tombé on a transformé quelque chose sur moi moulé mes mains, mes hanches, figé mes traits. On ne m’a pas laissée vide. On a rempli, rempli, rempli de terre, de suie, de sordide, de nuée ardente, de graisse translucide, de cendres, de putride. Puis les montagnes ont vomi leur dieu de feu et de chair sanglante.
_ A quoi tu penses quand tu penses à elle ?
_ Je pense au printemps, à l’étrange mesquinerie des saisons qui font fleurir les arbres pour si peu de temps. Je pense au vide abyssal de tous les intérieurs, tous les vagins, tous les antres. Je pense aux amours vraies mais vaines, je pense aux veines qui battent des tempes aux poignets, à la force du vent.
_ Je suis comme une ombre qui constate la lumière qui manque. Je sais Sarah. Et l'on ne peut pas faire semblant de ne pas savoir.
_ Non, d’autres le font à notre place.
_ Oui, voilà, exactement. "Tu soignes exactement comme je voudrais mourir."
_ Phrasé simple. Je croyais que la vie possédait un certain ordre des choses. Que ce genre de souffrance n’était que fantasmagorique. Il y a une pièce au fond, quand je pénètre, je pense à l'amour éprouvé dans cette chambre là. Il est tellement vivace et furieux que mon esprit n'ose même plus y penser de peur que la tristesse me dévaste d'un seul coup, comme une flamme que l'on aurait soufflé.
_ Ne peut-on pas recommencer à aimer ? Comme une plante qu'on déracine.
_ Je prie pour que l’on puisse recommencer ailleurs. Pour l’instant j’aime la solitude, elle est reine. Les autres croient avoir mission divine de déboulonner cette statue antique au fond du jardin. Qui sont-ils pour se dresser contre l’absence ? Qui sont-ils pour croire que leur sentiment viendrait combler quoique ce soit. Je ne me sens pas vide de la façon qu’ils croient. Les amoureux sont aveugles, ils sont là face aux falaises immuables, figés dans cette quête immense de l’autre qui échappe. Je le sais, j’ai commis ces erreurs là. Puis, Liberté. Dénuement libéré, et Silence. Silence autour de tout.

Suffering from pains whose not yours

20 janvier 2008 Comments Off

Parilly . 6h48.

Trees hadn't changed since we walked in july to take the subway on a mid summer afternoon. It was my birthday and I wasn't feeling any delight. Details begun to spoil my life on, details about couple, details about food. I was beginning to erase myself slowly, and at this time I'll never know how far I'll go with this. You never know on which point you'll stop, still death, or alas, still something else. I did not want to think about something else. Instead, I was still trying to write my life like if I was afraid of losing everything. Especially the other one.

I took the 81 to go to the university at 6am. It was still night. For one week I experimented what it feels like to be rejected from the city centre. I always hated those peripheries, especially this one, who was bringing me such memories. As the hippodrome with those big white plastic roofs on the book fest: the first day we met again after we broke up. Pork and milk was shown, a documentary about orthodox jewish transgressions. I wasn't able to imagine the coincidence: few month after, I mean right now, I'm not eating meat and I avoid anything with milk. I ended my week at Parilly tired and stuck into sadness: one month of examinations, my insomniac thoughts, the therapy, everything was, every thing's still hard those times. Inselvini is always telling me I don't have to prove things to myself, but I cannot help. It's like I'm culprit all the time for being this fucking one and only, managing to break this vision, being perfection. Always perfection, and appearance.

We went out to party on the same road of Saint-Vincent. The Life can wait was full of red-hair teens and very young men. I was hanging around with Lucas the bisexual blue eyes, Alison the beautiful girl with only one arm, a lesbian addicted to Burberry and parties, a little black girl named Limia who loves role playing games and Hubert whose a very bad DJ. Our fucking team drank vodka and danced all night. I was feeling very sick. We sat at 5am on the docks and talked about ourselves: Lucas' adventurous love life, how fun It could be to be a vampire, how fun It could be to study at the Sorbonne's. I didn't tell anyone I was thinking to give my candidacy on the prestigious university. Inselvini's right, I'm always looking for higher. The fact is I really want to quit the city, quit those docks, quit those streets.

My last training lessons done, as the bus was running besides the park for the last time, I swear myself to never go back to Parilly, never go back to the book fest, never go back to the calm and sometimes sunny house upon the hill.

Wounds and women

15 janvier 2008 Comments Off

Le vent souffle comme s'il avait pour mission de déraciner la ville. Nous marchons vite, le corps usé par les semaines d'insomnie et d'anémie latente. Vois tu, déjà, l'hiver se dévore. Il est minuit, c'est dimanche sur le pont Lafayette, Lyon est vide comme je l'aime. Un souffle inexact me balaie. Les lumières montrent une solitude surréelle. Les quais sont des étendues noires assaillis d'étoiles réverbères. Je voudrais boucher mon crâne avec du coton, essuyer ce reste de sang qui pousse ma bouche.
La vie bascule vite. Les examens sont terminés en hâte, je rejoins Saint-Vincent vendredi, enfin. Enfin le matin calme. Les nuits blanches m'ont épuisée, le rare sommeil est un amas d'images de satyres qui me violent et me laisse démembrée sur le parquet.


Dernièrement, l'ancien s'est invité. Inselivi disait que de toute façon c'était là qu'il fallait chercher. Par vengence féminine j'ai cru que je pouvais guérir. Bien entendu la lassitude ne part pas. Il me parle de la beauté des films de Fellini. Parfois, je me sens incroyablement vide, je répète cette phrase a Inselvini. Plusieurs fois parce que c'est vrai.
Je me sens incroyablement vide. Ne pourrait-on pas arrêter de flétrir.

I went to Rome once

Comments Off


It was a great romance.

Tales for that Idiot who took this train

14 janvier 2008 Comments Off

To R. from S.

I've had my time playing on lands of plenty. Grey was the asphalt and dark blue was the sky, few years ago. I've had enough hours of simple joys, and now I deserve to be alone. So I lost you, and my neck broken among that lake, I didn't want to explain. I hung around this pretty river who told me not to drawn myself yet. There is this past that weight upon my shoulders. No, I didn't want to explain. We walked for a while on the calm road for bicycles and families surrounded by trees. He asked me if I wanted to cross the park and I said sometimes places and people are linked. Half of this city is cursed you see, from the docks to this fucking fountain. Now everything is calm I claim, oh yes calm down boy. Midnight the parking is darkened by homeless guys sleeping near the grocery. I really deserve to be alone. There is a misunderstanding, I wanted you to be thrown away, you're that past that weight, as she was the I-wish-you-were-dead. So you took that damn train without a look back and you're right I didn't care. They told you I was too drunk to fuck that night. But it was a new year and I smelt like a queen, mixing blood and gold behind my ears. I met a handsome prince and we suddenly faded from the others. We forgot this fucking knife party, the mistletoe was rotten and the cake spicy. He loved heroin and great threesome. We didn't talk too much it was the eleven september of ecstay and amber. We destroyed and rebuilt the world in one kiss. I told you truth's gonna hurt, I'm not proud of what I became, but I wont lie anyway. You lost friend, have to be happy without me, I deserve to be alone. My kind kind sweet fellow I dare you to live, you, who never knew the salty taste let in the mouth when being left.

Something I cannot

13 janvier 2008 Comments Off

Inselvini, vous me manquez beaucoup je vous le dis. De même que le matin calme au dessus de Saint-Vincent. Au dehors, les hommes vont et viennent. Vous seule savez comment.

Je ne regarde plus le ciel comme mon pendant fébrile et blanc. Je ne touche plus les étoiles avec le bout des doigts comme je cherchais à atteindre quelque chose. Je n'ai pas encore changé non plus, sur les rails du tramway, j'avais deux pommes dans le ventre il était vingt-deux heures. La nuit me souriant et le jeûne me rendait euphorique. Je retrouvais cette part d'inhumanité que vous n'avez cessez de me dire d'enlever comme enlever ce masque comme enlever cette robe, comme me déshabiller en entier, me laisser juste nue, me laisser à mes pieds.

Qu'une nouvelle année commence ou pas, comment oublier la précédente. Fatiguée de la journée je me laissais porter et par la vitre les façades défilaient. Je me suis souvenue d'une nuit de juin où nous avions fait nuit blanche après de nouvelles vagues. Je voulais bien danser avec elle, nous avions bu et goûté la pluie dans l'herbe. Vous voyez, les souvenirs me tuent à petit feux, au lieu de s'entretuer entre eux. Vous m'avez dit que la semaine prochaine nous parlerions du coeur. Est-ce que je peux me taire. Pourquoi ne pas rester aux thématiques des douleurs conventionnelles: le familial, le petit personnel. Pourquoi ne puis-je pas classer ça comme conventionnel par ailleurs. Après tout ce n'est qu'une blessure minime, une balaffre étrange. Est-ce que le Nous est coupé en deux. J'ai peur Elizabeth, moi aussi je fais mal et fuis, moi aussi je ris devant les angoisses de l'Autre et m'éclipse. Pourquoi est-ce que je n'éclipse pas le reste. Le chef de service avait tracé un trait et de part et d'autre ce moi qui assénait sa toute puissance et ce moi qui sommeillait. Il s'agissait de réveiller l'autre. Ainsi, c'est comme certaines nuit où l'on est là les yeux ouverts quand à coté de nous une respiration nous rappelle que nous sommes soustraits au rêve. Pourquoi je dois faire le deuil de quelqu'un qui n'est pas mort. Quand l'autre est dans son charnier les bras pourris par les vers et les yeux crevés. L'amour ce n'est pas cette dualité, ce duel. Parfois en moi je trouve un morceau de pierre verte avalée, toute comme elle parlait de boule bleue qui se tord tout comme je me tord en moi, vidée. Il n'y a pas longtemps, j'ai lu quelques messages. Si je les avais mangé l'encre m'en baverait aux lèvres. Le poids repris je séduis sans m'en rendre compte, and who cares anymore. Depuis que j'ai quitté Saint-Vincent, je ne regarde plus le mur en attendant que le jour passe pour retrouver la nuit. Comme les filles ni n'ont ni droit de visite, ni lettre ni sortie. Est-ce que je serais pirate des temps modernes, est-ce que j'affronterais le manque de sommeil, les examens, le froid et la mémoire immédiate qui parfois envahie. Inselvini. Vous me manquez beaucoup je vous le dis. J'attend la fin de la semaine pour retourner à vous et Saint-Vincent, sectaire batiment des adelphies. Sur le passage du tram, je savais que je n'étais pas guérie, car à l'intérieur, les démons vont et viennent, si tu savais comment.

Sur le Satyricon

9 janvier 2008 Comments Off

Nox Vivipare.
La viande est le pendant de la chair. Renoncer à la viande c'est renoncer à cette partie sanglante c'est renoncer à la douleur à la mastication, à l'origine, c'est renoncer a l'antre. Au petit matin l'odeur de friture et le gras vibrant la poelle est un souvenir prégnant, de même que l'étal du foie gras sur le pain, de même que mon dégoût pour les abats. Renoncer à l'animal c'est renoncer à l'amertume des préhistoires, c'est renoncer à la nuit originelle, c'est renoncer à savoir d'ou je viens, d'ou je pourrais venir. Après nous je ne suis pas issue d'une goutte perdue dans les draps, je ne suis pas issue du souffle dans la chambre, je ne suis pas issue du secret. Dès le début, j'ai été divulguée. Dès le début j'ai dévoré les autres avec une voracité placentale, avec le plus grand darwinisme pré natal. Peut-être que la culpabilité vient de là.
Dans la nuit vivipare il y a eu une lutte contre le divin. Cette nuit vivipare on la retrouve parfois, les yeux clos, quand on essaie de distinguer le fond d'un fleuve, quand on se retrouve devant la nudité de n'importe quelle icone, rêve, réelle, peinte, humaine.


Qui in carne sunt Deo placere non possunt.

Seul dans le plaisir, rien n'est comparable, rien ne s'atteint. Pourtant dans la chair on la retrouve, cette nuit vivipare, cette origine. Les chrétiens pensaient que l'ascèse rapprochait de Dieu. D'autres religieux hindous au contraire, cherchaient dans le plaisir le moyen de trouver le pendant de son âme. To reach. Atteindre, la terre sainte, l'autre rive. Au milieu il y a ce fluide proche de l'oubli. Les grecs l'assimilaient au fleuve Léthé. On dit bien que manger peut faire oublier les tristesses. On ne dit jamais que faire l'amour puisse guérir quoique ce soit. S'ouvrir à l'autre est-il plus douloureux qu'ingérer? Sans doute, puisque l'objet n'est pas inanimé. Il y a l'anima qui entre en jeu, l'âme.

Les romains de l'Antiquité considéraient le plaisir sexuel comme une nourriture à la fois terrestre et céleste, comme le vin, comme les dattes et le lait d'amande. Comme la viande rotie est l'humanité. Comme le porc confit, les pattes de poulet grillé, la côte de l'agneau, la cuisse de Dieu. Peut-être que je me dégoûte de la viande par souci de me préserver de l'humanité, de la blessure, de la plaie, de l'ouverture des chairs, de l'afflux.

Ignore the smoke

7 janvier 2008 Comments Off

Aeren - In front of Saint-Vincent.

Lucky we.

4 janvier 2008 Comments Off

Corps pluvieux sur une couvertures à l'anglaise. Sortir du sommeil, et pénétrer le jour suivant comme jamais auparavant. Attraction soudaine et irrésistible dans cet antre improbable.

Un fond de mémoire de colbalt et.
Je me tord en toi.

Traits caractéristiques d'un être aimé qui subsiste en l'étranger: l'addiction et la douleur.
En l'inconnu cette poudre derrière l'oeil, plastique désir, drogues dures. Tout l'art de la signification subtile des choses. Cette rencontre fortuite me rappelle des tranquilités passives dans l'étreinte. J'ai toujours aimé ceux qui ne savent pas parler. Et comme toi minuit sera silencieux et couronné dans la pénombre sans départir de ce sourire incrédule et humain.


Mordre cette peau satin et me rendre animée tout à coup. Prendre le pli du désir qui ne s'efface pas, cette mé
canique grise. La vieille horologe carillonne quand j'ai oublié ton nom déjà, les fleurs tournent comme des roues mystiques et c'est un jour parfait déjà. Quelle est cette année devant laquelle la première heure le plaisir s'incline, si facilement? Si facilement tu joues et me fait redonne souffle. Me redonne cette âcre saveur infiniment connue et reconnue, me redonne cet âpre cri étouffé, m'exalte dans la nuit.

Il n'y a pas de murmure à l'aube pour les époux du vide et du sans lendemain.
Un incrédule sourire qui ne s'en va pas, il ne s'en va pas sur lui, ni sur moi. Cette vague impression qui s'ancre de se connaître depuis longtemps, si vite, et cette volonté farouche de ne surtout pas faire plus ample connaissance que ça. Je ne t'ai pas donné de nouvelles non plus car je te le dis, cette année sera libre ou bien ne sera pas.