Contre le mur

4 août 2010 Comments Off


Villeurbanne est toujours traversé par une rivière de voitures roulant sous un soleil plombant. Au loin sous les arbres, le quartier juif voit passer mon vélo à toute allure. Pédaler jusqu'au lac, vivre sous l'eau et le soleil couchant dessus. Au loin sur le périphérique, les gens s'agglutinent à la mer. Je sais de moins en moins où j'habite, si c'est au fond contre les algues ou de l'autre coté sur l'île de cailloux minuscules. Peut être que c'est perdu depuis longtemps, à force de lits traversés depuis que j'ai franchi le palier sans paillasson, sans rien. Celui à même le sol tout sale d'un 18m² où on regardait des films de série B jusqu'à l'aube avec mes yeux tout injectés, celui du futon du studio aux plantes vertes près du métro Ampère. Celui sous les étoiles banlieusardes avides de la Lune. Celui dans la chambre verte avec Andy Warhol perçant mon corps tout nu, et ce lit de Bonheur.

Maintenant nous revoilà, Place du Maréchal Lyautey, Foch toujours, plafonds à la française, baignoire blanc brillant.
Mon cœur contre le mur, petit et tremblotant. A coté de l'entrée, le sac à dos que j'oublie quand elle m'embrasse. La liberté, je l'oublie quand elle m'étreint. Quelque chose d'amertume glisse dans ma bouche, quand j'ose et je me trompe. Et la valise collée au dos sent l'hiver comme l'été. De décembre à juillet, à la peau même bitume, même plaie.

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