My own Alaska

16 février 2010 Comments Off


Trois fois l'on se quitte sur le Pont du Carré de Soie quand ta voiture fait une embardée contre le goudron froid et que ta main cherche ma main et que je n'ai pas envie de quitter ni ta bouche ni ton cou ni tes bras ni le matin. Trois fois que la banlieue s'éveille avec moi quand tu pars pour les travaux publics et que je vais finir ma nuit sans toi. Les jours passent de façon incroyable. Mon ciel est une improbabilité immense et sans conteste. Il n'y a pas besoin d'aller au cinéma quand on court à perte haleine dans un supermarché, qu'on prend des billets d'avion sans se connaître, qu'on tague des révoltes sur les bâtiments de France, que l'on danse en discothèque à dix-huit heures un dimanche. Les autres nous regardent d'un air hagard et puis ils ont raison quand ils nous disent que nous avons une chance attendrissante et belle comme si l'on ne s'en rendait pas compte. Mais l'existence n'a pas toujours été ce soleil d'été en hiver, il y a surement assez de cicatrices pour cesser d'être autodestructrice. Il n'y a besoin d'aucune drogue pour cette rage de vivre si ce n'est quelques Pall Mall Alaska et cette douceur délicate et infinie, ma douce tyrannique

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