La Solitudine fra noi

25 mai 2011 Comments Off

Dans ce monstre métallique au ventre climatisé qui m'emporte entre deux vallées. Je dors roulée en boule sur la banquette de l'ancien train couchette, je dors jusque Voiron, j'ôte mes chaussures délicatement et je met mon sac en coussin. Je dors sur mon café à neuf heures zéro zéro la tête sur mes mots croisés, je dors quand on passe les balcons donnant sur les rails. Je dors dans le tramway gris jusque Grand Place, je dors dans la chaleur de l'été arrivant. Les heures paraissent tomber en goutte à goutte jusqu'à s'abîmer dans le noir. Une perfusion de rien arrive jusqu'à mes veines et me vide pourtant inlassablement de ma substance.

Il n'y a plus rien que le silence et les sirènes des secours voguant entre les rues illuminées à travers les stores à demi fermés. Le vide abrupte de l'appartement respire la solitude entre quelques livres et des paquets de pâtes. On ne peut pas vivre comme ça sans voir personne quand je n'ai même plus mes yeux cette nuit pour te regarder, jusqu'à m'écrouler de sommeil à te dévisager. Mais non aucun humain, aucun être aimé.

Je passe mes soirées dans un bain à chercher le vrai sens de la vie en écoutant le lent blabla de France Inter jusqu'au petit matin. Ne vas tu pas frapper à ma porte. Les voisins font la fête et dans ma morne morgue, j'irais bien rejoindre âme qui vive, fusse-t-elle ivre et décomposée entre deux canapés. Je finis devant Lucia di Lamermoor et le lac des cygnes qui passent sur Arte, la télévision posée sur le parquet entre deux cartons pâte. Attends moi mon amour. Je rêve que je marche à l'infini qu'il n'y a jamais de fin à cette randonnée absurde. Attends moi mon amour.







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